lundi 21 mai 2007
EXPLORER L’ENTREBAILLEMENT INFIME QUI SEPARE
Ainsi armé ou plutôt désarmé, il s’en va piocher aux confins du figuratif, comme un archéologue qui quêterait la lumière au fond de la mine. Ce qu’il ramène est aussi troublant que difficile à décrire. On sait seulement qu’il est question d’espace, de lumière, et de la faille mystérieuse qui sépare et unit l’art et la vie.
Le peintre contemporain travaille généralement seul et, bien souvent, l’espace lui est compté. L’acrylique, sec en un quart d’heure, permet à l’artiste de superposer des couches tout en travaillant sur un seul tableau. Il en résulte une contraction du temps qui dramatise le travail et qui, chemin faisant, modifie profondément le face à face du peintre avec son œuvre.
Car toute nouvelle couche doit être passée en un quart d’heure maximum ! Pour les grandes pièces, Vincent Phelippot prépare longuement ce moment clé : projet minutieusement établi, préparation des couleurs, concentration. Vient alors ce bref intervalle qui concentre l’action, instant presque violent, moment d’implication intense qu’il faudrait protéger en allumant le signal rouge, comme dans un studio : silence ! Il tourne.
Françoise Frisch, 2003
1998 : Galerie Eloge de l’Ombre, Uzès, Gard.
1999 : Peintures, galerie Corinne Caminade, Paris.
2000 : Galerie Eloge de l’Ombre, Uzès.
2003 : Galerie Françoise Frisch, Courtenay, Loiret.
2005 : Le pays où le ciel est toujours bleu, le Plateau Technique, Orléans
Expositions collectives
1993 : Pièces détachées, entrepôt Leising, Bourges, Cher.
1994 : Exposition des diplômés 94 – ENBA, Bourges.
1996 : Printemps, exposition collective, château de Ratilly, Treigny, Yonne.
Avant-Première, galerie Corinne Caminade, Paris.
1997 : Fleur ? avec N. Allard, galerie Corinne Caminade, Paris.
1998 : Si vous avez manqué le début… galerie Corinne Caminade.
Novembre à Vitry, Vitry-sur-Seine, Val de Marne.
1999 : In Sit In, ancien prieuré, La Charité-sur-Loire, Nièvre.
(édition d’un CD rom)
2000 : Le Pays où le Ciel est Toujours Bleu, Orléans, Loiret.
Connexions, galerie Corinne Caminade.
2001 : Moulin de Hausse-Côte, Yonne.
Des masses sombres –voire carrément noires- récurrentes, objets en contre-jour, peu déterminés, répétés sur autant de toiles... Voilà ce qu‘on peut voir sur mes peintures.
La forme évolue dans la durée. Elle peut être rochers, bosquets d’arbres, meules de foin, tasse sur une table, fleurs… mais également autoportrait ou encore, parfois, plus proche de la tache, du test psychologique de Rorschach.
Ces formes plus ou moins identifiables valent surtout par leur présence, «d’occupants» des tableaux, «d’occultants» de la lumière, qui sont autant de sujets dont la présence est avérée, mais qui restent à peindre…
J’essaie, avec les moyens archaïques de la peinture, d’appréhender ce que peut être un regard, regard que souvent je malmène presque «ophtalmologiquement» parlant : conditions défavorables comme une vision altérée, mouillée, un contre-jour, des coulées d’eau sur une vitre, des filtres d’objectifs, des défauts d’impression, une mauvaise photo ou encore quand nos caméras pourtant dites autofocus s’affolent…. J’essaie en quelque sorte de peindre le fond de ma rétine.
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J’ai –peut-être malgré les apparences- des préoccupations de peintre réaliste.
Depuis peu, s’ajoutent des peintures-relevés d’ombres : autoportraits, silhouettes, branchages nuages… Le modèle est derrière moi et la peinture est comme accidentellement piégée entre la lumière et son support.
La manipulation des toiles en plein soleil, insolations bricolées, la lumière se passe de matière pour créer la peinture… Les petits formats d’exécution rapide, mats, nets, où les aplats de couleur ne se mélangent pas trouvent leur contrepoint dans des formats plus grands à la peinture glacée, lente, lumineuse dans sa matière même, où les gestes, presque mécaniques, où les traces de pinceaux qui s’enlisent et s’épuisent, ne laissent plus qu’un souvenir du contraste initial.